Il est 5h00 du matin, mon réveil sonne et j’avoue avoir grand mal à m’extirper de mon lit. 4 heures de sommeil, une fin d’année bien chargée et la fatigue se fait tout de même sentir. Mais voilà, aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, pas de livraison express de mon petit garçon à la halte garderie et la pharmacie pourra bien attendre pour l’ouverture. Il est temps pour moi de vivre mon premier « Morning ride » organisé par les tricoteurs.
Je saute sur mon Monster, direction la porte de Saint Cloud, point de ralliement de notre groupe de bikers pour cette dernière balade de l’année. Et quelle chance nous avons, le temps est doux pour la saison, j’ai bien été optimiste sur le froid potentiel emmitouflée dans mon énorme écharpe rouge.
Un café avalé autour de bises échangées avec des visages bien connus mais aussi de nouvelle têtes, nous voilà tous prêts à chevaucher nos bécanes pour donner l’assaut sur les plus beaux endroits de la capitale. Paris est à nous !!!! Rien qu’à nous !!!!
Alors voilà ce qui a suivi dans cette folle balade mécanique matinale, est assez difficile à décrire, cela se vit tout simplement. Ce qui me vient instinctivement à l’esprit pour la décrire, relève de la poésie. Je me suis sentie comme une sorte de protagoniste des « poètes disparus » mais en mode bikers.
Alors les tricoteurs et plus particulièrement notre poète et « Oh capitaine, mon capitaine ! » Pascal, grâce à vous qui m’avez fait découvrir un nouveau genre de poésie, je vous dédicace ces deux poèmes : L’un, « les motards », est anonyme, l’autre, sont les paroles de la chanson élue « chanson du siècle » écrite par Jacques Lanzmann, « Paris s’éveille »…
« Les motards »
Il est presque l’heure, sur le parking grossit la
bande.
Bisous et serrements de mains,
Se met en branle un autre genre humain
Pour former une irrésistible sarabande.
Les chromes sont rutilants
Le plein est fait,
Car dans un moment les moteurs vont ronfler
Pour prendre le départ lentement.
Derniers conseils du road-captain,
Les motards enfourchent leurs chevaux d’acier,
Et dans un même élan d’amitié
Ils rouleront par deux ou en file indienne.
Du bitume, du soleil, dans le cuir noir de leur blouson,
Ils ressentiront la même émotion.
Sur leurs bécanes, rien n’est plus pareil.
Ils partent à l’aventure,
Et qu’importe la route,
C’est avant tout la vie qu’ils goûtent
Sur leurs fidèles montures.
Et à chaque pause,
Virevoltent les esprits
Chacun racontant son récit,
Puis pour la postérité ils posent.
Plusieurs kilomètres ils ont roulés
Dans une folle ivresse
Sur ce ruban noir qu’ils caressent
Empreints de joie et de liberté.
Et pour que règne une amitié intacte
Lorsque le soir venu le run est fini,
Autour d’un verre ils sont réunis,
Pour tous ensemble résigner le pacte.
Sur la route peut-être les avez-vous croisés,
Mais n’oubliez pas qu’ils sont fragiles
Même s’ils forment une grande famille
Et échangent le « V » de l’amitié.
« Paris s’éveille »
Je suis le dauphin de la place Dauphine
Et la place Blanche a mauvaise mine
Les camions sont pleins de lait
Les balayeurs sont pleins de balais
Il est cinq heures, Paris s’éveille, Paris s’éveille
Les travestis vont se raser
Les stripteaseuses sont rhabillées
Les traversins sont écrasés
Les amoureux sont fatigués
Il est cinq heures, Paris s’éveille, Paris s’éveille
Le café est dans les tasses
Les cafés nettoient leurs glaces
Et sur le boulevard Montparnasse
La gare n’est plus qu’une carcasse
Il est cinq heures, Paris s’éveille, Paris s’éveille
Les banlieusards sont dans les gares
A la Villette on tranche le lard
Paris by night, regagne les cars
Les boulangers font des bâtards
Il est cinq heures, Paris s’éveille, Paris s’éveille
La tour Eiffel a froid aux pieds
L’Arc de Triomphe est ranimé
Et l’Obélisque est bien dressé
Entre la nuit et la journée
Il est cinq heures, Paris s’éveille, Paris s’éveille
Les journaux sont imprimés
Les ouvriers sont déprimés
Les gens se lèvent, ils sont brimés
C’est l’heure où je vais me coucher
Il est cinq heures
Paris se lève
Il est cinq heures
Je n’ai pas sommeil
;-)
Lili M
Crédit photos : Gilles FABRE, Mathieu LEGRAND, Lil’Viber
Superbe! ;)