Women’s Cup Lédenon, çà fout les ch’tons !

JOUR 1 – ESSAIS

L’objectif pour moi est de retrouver mes marques mais surtout de reprendre confiance après ma récente gamelle. Les différences de niveaux entres les filles, nous rendent toutes inquiètes sur d’éventuelles percussions. En effet, ce circuit très technique est truffé de virages à l’aveugle et le risque de rentrer dans le « derch » d’une concurrente est plus que présent (et j’en sais quelque chose…) !

Alors pas de risques inutiles, et c’est très prudente que j’attaque les essais en essayant de me concentrer uniquement sur mes trajectoires et mes points de repères.

Oh mais Lili, Panini a perdu sa belle couleur rouge ?! Maiskeskicepacé ?! 

3 jours pour retrouver un poly tout neuf, autant vous dire qu’on a pas eu le temps de le mettre en peinture chez notre peintre préféré. Mais jamais à court d’idées, c’est comme une gosse que j’ai improvisé un atelier gribouillage sur le poly de Panini. L’occasion de donner le droit à ton gosse de 4 ans de dessiner sur ta moto sans se faire engueuler et à tes potes d’y écrire quelques conneries. Et je peux vous dire que tout le monde s’y est mis à coeur joie, y compris moi ;-)

Et puis, ce week-end n’allait être qu’une succession de surprises. A peine arrivée, mon nouveau partenaire StickersShop, venait me rendre visite et m’offrir un superbe Roll-Up fabriqué en à peine… 48 h. À quelques jours de mon anniversaire, je commençais déjà à être gâtée ;-)

JOUR 2 – QUALIFICATIONS

Après cette première journée sur le thème de la « déconnade » et des retrouvailles avec les copines de la Women’s Cup, il a quand même fallu passer aux choses sérieuses et se concentrer pour attaquer les 1ères qualifications du matin. Stressée par les différences de chronos entres les filles, je n’arrive pas à me mettre dans un bon rythme et je sors de cette 1ère qualification à la 7ème place, très déçue de mon « travail » et de ne pas pouvoir descendre mes chronos …

Pas question de rester sur cet échec, on se penche sur les relevés de données de mon 3DMS pour regarder, analyser mes trajectoires et bosser sur les choses à améliorer. Difficile d’avoir un tour clair sur la piste, je décide de me concentrer sur quelques endroits précis du circuit où je peux paraît-il, « facilement » gagner quelques précieuses secondes.

Il est 14h00 … j’ai 20 minutes pour aller chercher un bon chrono.

Après environ 15 minutes, la fatigue se fait sentir et je décide de rentrer au stand pour faire un point avec mon Team. Les chronos descendent et Hadi me crie que je suis en 1,36 8… mais finalement non, le tour n’a pas été validé…

Hadi : « Alors, là il te reste 4 minutes, c’est à dire un tour de lancement et un tour pour péter une pendule, tu te sens comment ? Tu te sens capable de le faire ?

Moi : « Hummmmm, ça va… j’y retourne ok… »

Toutes les « top » pilotes sont sorties, je ne peux pas prendre de roue pour essayer de me faire tracter et il y a du traffic. Mais je suis comme une lionne et il est hors de question de couper les gaz sur cette dernière chance d’améliorer mon chrono … je m’excuse d’ailleurs pour certains dépassements un peu sportifs auprès de certaines concurrentes ;-)

Je sens que je suis dans un bon rythme, j’essaye surtout de tenter de nouvelles choses au niveau de mes trajectoires et sur la façon de piloter Panini. Drapeau à damier, fin des qualifications.

Retour devant mon box avant de filer au contrôle sonomètre et là, nouvelle surprise : Titi brandit fièrement le panneautage qui affiche un chrono de 1,34 9… Je n’arrive pas y croire… je me sens comme MM93 qui pète sa pendule sur le dernier tour des qualifications !

Cette 4ème place en qualifs 2 me placera donc à la 5ème place sur la grille de départ de la course ! Je suis aux anges et très fière d’avoir réussi à mettre en application les conseils de mon team et d’atteindre les objectifs que l’on s’était fixés.

C’est pour moi déjà une petite victoire et j’ai bien l’intention de fêter cela avec les potes et les copines. Anniversaire de Dida oblige le 14 mai, c’est avec quelques bulles de Champagne que je commence ma préparation psychologique pour la course du lendemain ;-)

Je dois dire que la bonne ambiance du WERC, nous aura juste donné envie de partager ce chouette moment entres filles et de faire un peu la fiesta ;-)

Les émotions retombent et les douleurs remontent… ma chute ne m’a pas laissée en très bon état et ma cheville comprimée dans ma botte commence sérieusement à virer au noir. Mais c’est surtout mon genou qui me fait le plus souffrir le soir, une fois l’adrénaline retombée. Heureusement mon homme est là pour me prodiguer des soins dignes d’une athlète de haut niveau.

Notre remorque s’est d’ailleurs transformée en centre de Kinésithérapie et consultations d’ostéopathies afin de soigner les bobos d’une grande partie du paddock ;-)

JOUR 3 – LA COURSE

Dimanche 14 mai, mon fils fête ses 4 ans et, même s’il s’en fout, j’ai bien l’intention de lui offrir une jolie course. Depuis le début des épreuves le soleil est au rendez-vous et les bonnes conditions météo sont un élément de stress en moins. Cette course s’annonce difficile par le tracé, par le nombre de tours et par les écarts de vitesse. Il va falloir essayer de s’accrocher au wagon de tête sans commettre d’erreur.

Mon objectif est donc avant tout de rester sur mes roues et de faire un bon départ pour essayer de rester le plus longtemps possible en contrôle visuel derrière les avions de chasse.

14h30, couchée sur mon réservoir, je sens les vibrations de mon moteur qui gronde avant le départ. Feu rouge éteint, je lâche les gaz et laisse Panini se cabrer d’impatience. C’est parti pour 17 tours de course. Les boulets de canon devant imposent direct un rythme frénétique et je ne me fais aucune illusion quant à rester longtemps derrière elles.

Nordhalle et sa GSXR1000 me passe au 3ème tour pour ne pas lâcher Gaëlle Remy, alors en 3ème position. La course va être longue et je préfère patienter sagement derrière mon adversaire. 4ème tour, triple gauche et chute de Nordhalle juste sous mes yeux. Un drapeau rouge viendra stopper net ce début de baston entre gonzesses, pour faire place à une nouvelle procédure de départ suite aux nombreuses chutes.

Je repasse en pit-lane, mon équipe vient me donner quelques mots et gestes d’encouragement. Je me sens détendue et très concentrée, prête à remettre les gaz. Nouveau départ de course et cette fois, Panini jaillit en 3ème position à l’entrée du triple gauche… bon, pas longtemps puisque Gaëlle me repasse illico presto devant le nez, mais je suis contente et surexcitée de ce bon départ  de course. Il est temps de laisser place au plaisir, rien qu’au plaisir et de ne surtout pas se déconcentrer.

La 3ème place étant impossible à aller chercher, je me concentre pour m’échapper au plus vite des concurrentes qui me talonnent. Sur mon panneautage je vois le danger définitivement s’écarter quand un +20 secondes apparait sous le nombre de tours restants. Il ne me reste plus qu’à gérer ma course et je prends un rythme confortable sans forcer, me concentrant sur mes dépassements et en essayant de me relaxer au maximum sur ma moto.

J’assure donc ma course et ma 4ème place sur un rythme régulier en 1,35 5 jusqu’au drapeau à damiers 12 tours plus tard, même si j’aurais aimé un peu de « baston », comme au Mans avec Nordhalle. Finalement j’ai fait cette course un peu toute seule en mode « roulage » et vue la pêche que j’avais en sortant, je me sentais prête à répondre aux différents duels sur la piste ;-)

Mais mon bonheur est intense et j’étais loin d’imaginer finir à cette 4ème place, après une chute une semaine avant, un tibia fracturé finalement (si, si…) et sur un circuit très technique découvert à peine quelques jours auparavant.

Heureuse et émue je suis… encore plus d’avoir vu la joie de tout mon Team à mon arrivée…

Cette 4ème place et la malchance de deux de mes concurrentes durant ce week-end de course, me permet d’acquérir une confortable 4ème place au général Scratch et en catégorie 1000, pour l’instant.

La passion et l’émotion pour la course me transforme un petit peu à chaque fois, laissant apparaître une nouvelle part de moi que je ne connaissais pas encore. Jamais seule sur ma moto, ce plaisir immense est aussi et surtout vécu et partagé par les personnes, ami(e)s, famille et partenaires qui me soutiennent et viennent apaiser tous mes bobos et mes coups de blues.

La compétition et la course, au delà d’être un challenge personnel, est aussi et surtout un vrai partage de valeurs humaines et d’inoubliables souvenirs avec les gens que j’aime.

Ce week-end on aura roulé, pédalé, tressé, dessiné, festoyé, cuisiné, réparé, rigolé, soigné, picolé, partagé, mais surtout aimé…

Lil’Viber ;-)

Big Up à mes sponsors et partenaires que je ne remercierai jamais assez de me soutenir et de croire en moi : Bridgestone, Medicis Patrimoine, Eybis, Delerue L’Expérience Moto, Société StickersShop, Dal Zotto Paris, GFM Su Misura, Aerographik, Evo-X-Racing, Zydus, Ford Cesson Sévigné, Riding Sensation, Pharmacie Lili, Bourgeois Sérigraphie, Creativ Store.

Spécial remerciement à Silvain de la société StickersShop pour le Roll-Up réalisé en 48h et livré direct sur le circuit. Au delà d’un beau partenariat, c’est encore une belle amitié qui se dessine ;-)

Evidemment, toute ma reconnaissance à mon homme, Hadi, qui m’a remise sur pieds pour me permettre de remonter sur ma moto malgré mes gros bobos et à mon super Titi, qui en a fait de même avec Panini ;-)

Félicitations aux 3 extraterrestres, Erika, Margaux et Gaëlle qui restent d’ailleurs toujours des extraterrestres en explosants les chronos devant nous et en offrant un « show de wheeling » sur la ligne droite ;-)

Bravo pour le beau podium en 600, de Marine De Leidi, Pauline Labory et la meilleure représentante pour la Corse, Caroline Santelli !

Mention spéciale « courage » à ma copine Julie Aubin de la Chouette Team, qui aura chuté en qualifications, et sera malgré tout remontée sur sa Brittie pour la course avec une épaule luxée. Une 2ème chute viendra stopper net la fin de son championnat, mais moi je dis, la victoire du courage, elle, est belle et bien là !

Mention spéciale « tu me fous les boules comme Rossi au Mans », à ma top coéquipière Marthe Clavel #75, qui menait largement en tête pour la victoire en 600 et du coup une 1ère place au général en 600. Une minute d’inattention lui vaudra une petite chute dans le dernier tour… grrrrrrr… pour moi you are the first ;-)

Une énorme pensée aux autres filles et aux copines qui ont chuté, dont Aline aka la P’tite Dayto pour qui malheureusement le Championnat s’arrête également suite à une « clavette ». Mais également ma super Paty, qui nous a fait quelques galipettes mais qui sera là sur une nouvelle monture pour la dernière manche ;-) Bon rétablissement !!

Crédit photos : Michel Grimaud, Hadi L’Etang, Jean-François Gitton, Jennifer Goudard

Merci à Valentin Marchand, pour la création et le montage des visuels et du Roll-Up