Recette : Prenez 3 filles de la Women’s Cup un peu fofolles, beaucoup de bonne humeur, une lichette de Jet 27 (on boit toujours avec modération) et secouez bien fort…
Résultat : Le Team Kippax Girl’s (et pas de jeux de mots s’il vous plait !), seul Team 100 % féminin engagé pour une course d’endurance dans le cadre du championnat Suisse, sur le circuit de Dijon Prenois !
LA RENCONTRE
Nos routes se sont croisées avec Jennifer et Valérie lors du stage de préparation de la Women’s Cup au Mans en 2016. Val et moi, nous nous sommes retrouvées dans le même box durant les 2 jours, tandis que Jen roucoulait avec son tendre dans sa caravane ;-) . Et avec le froid de canard que l’on a eu, que dis-je, le temps de m…., je peux vous dire qu’on a rapidement noué des contacts et réchauffé nos coeurs.
Nous nous sommes ensuite revues pour la Women’s Cup, durant presque une semaine sur le circuit du Bugatti. Enfin, plus particulièrement sur le paddock, là où nous avions monté notre campement collectif pour préparer mais aussi fêter nos futurs exploits sous la pluie !
Au-delà de la joie de participer à ma première compétition, j’ai donc surtout rencontré d’incroyables nénettes qui n’allaient pas tarder à devenir de vraies amies, mais aussi de futures coéquipières…
Car notre Val, elle n’aime pas seulement les bécanes, mais aussi les pilotes qui les conduisent (coquine !). Son amoureux, est engagé dans le Championnat Suisse Superstock 1000 au sein du Kippax Racing Team. Alors quand elle a émis l’idée de monter un Team féminin pour participer à la course d’endurance d’une des manches de ce championnat, bien évidemment on a dit … Ouiiiiiiiiii !
Le Team Kippax Girl’s venait de naître, attention ça va saigner ! ;-)
LA PREPARATION
Trahies par cette photo, juré, on a pas fait que boire des bières !
Non, il a d’ailleurs fallu se mettre direct dans le bain pour claquer le chrono qui nous permettrait de nous qualifier pour cette endurance. Et c’était pas gagné d’avance car, entre le nombre de participants et le très bon niveau des pilotes (record du circuit tombé en 1,19 sur ce même week-end), il a fallu se cracher dans les gants pour bouffer du « p’tit Suisse » !
Mais avec les filles, on étaient plus que motivées et un chrono en 1,31 nous aura permis de prendre le départ en partant de la 38ème position (sur 44 ).
Un dernier bisou à nos belles dans leur box et il était temps pour nous d’aller faire le plein d’énergie. Une grosse journée nous attendait le lendemain… sous le cagnard !
Après une bonne nuit, sous la tente avec ton mec qui se chope tout le duvet, ton schtroumph de 3 ans qui veut aller pisser toutes les 2 heures, ton mécano qui ronfle sous le barnum et un soleil qui commence à te cuire dès 6 h du mat’ sous la toile, j’étais au top pour aller affronter « les helvétiques » sur la piste !
LA REUNION DU TEAM
« Bon, les meufs, faut qu’on bosse un peu et qu’on pose une stratégie de course…
« Mouais, enfin on part de la 38ème place, ça me parait compromis pour le podium »
« Mais non, on s’en fout, le principal, c’est de terminer la course, quoiqu’il arrive : GAAAZZZ ! »
« Technique : rester sur nos roues et rester le plus longtemps en relais les meufs. Y’a que comme ça qu’on pourra bouffer des places ! » « Tu vas voir, les p’tits Suisses, ils vont tous faire du petit lait sous leur combar’ au bout de 40 mn… »
« 1 heure ?!!! Non, je peux pas ! »
« Pense à nous, tu y arriveras… »
« Et sinon, au premier virage au départ, je peux faire une p’tite Rossi ?!!! »
Stratégie mise en place, séance de sophrologie « Valérienne » (je vous expliquerai sur une prochaine vidéo ;-) ), motivation avec la « petite claque sur le cul », il est temps de prendre le départ… en épi !
Même pas de crêpage de chignon, à l’unanimité le départ m’avait été accordé ! Le kiff, le kiff, le kiff !
LA COURSE
15h00, circuit de Dijon Prenois, un 14 aout (ça tombe bien c’est mon numéro fétiche), une enfilade de petits suisses en combar et un petit point rouge en bout de queue… vidéo !
A la différence de mon premier départ de course d’endurance, je n’ai pas foiré celui-ci en calant sur le départ. J’ai cavalé, chopé l’embrayage, bien entendu le bruit de mon moteur qui se réveillait et… Gaazzzzz !
Arrivée en bout de ligne droite, j’avoue avoir kiffé me retrouver dans le troupeau de bécanes, le seul moment où tu peux jouer des coudes et montrer la part de « masculinité » qui est en toi ;-)
Allez Lili, pas de conneries, on reste concentrée, va falloir tenir jusqu’à ce que ton réservoir se vide et c’est 1h05 plus tard, que je suis rentrée passer le relais à Jennifer, en remontant à la 18ème place !
Passage de relais, au tour de Jen de faire le job !
Jen, c’est la force tranquille, celle qu’on ne voit pas arriver, mais qui, tranquille, se pointe sur le podium, banane aux coin des lèvres et « cool » attitude. Posée, bonne élève et toujours à l’écoute. Ce n’est pas un hasard si elle a remporté la manche B de la Women’s Cup aux 24 h du Mans…
Mission réussie, car 1 h plus tard Jen terminait son relais et pouvait refiler le bébé à notre Val, que j’entends encore nous dire :
« Les filles, moi perso, je tiens pas plus de 35 minutes… »
« Val, tu vas le faire, t’en es capable, on est avec toi sur ta moto ! »
En bord de piste, trépignant derrière le mur de la voie des stands pour la soutenir à notre façon, j’avoue m’être marrée en imaginant notre Val râler sous son casque à chaque passage sous le décompte du chrono. Mais avec son caractère bien trempé, on avait aucun doute sur sa résistance et son envie de se battre. 55 mn plus tard, Val rentrait en ayant effectué un relais qu’elle n’aurait, elle-même, jamais imaginé !
Sa générosité aura, je pense, été le trait de caractère qui lui aura permis de se surpasser, pour nous toutes.
Je repars en piste, plus que motivée, mais avec un petit problème à gérer : il reste 1h15 de course, pas question de refaire un relais pour 15 minutes et de foutre en l’air notre stratégie ! Faut finir et gérer la conso !
Et c’est là, que le panneautage devient ton meilleur ami !
On est 30èmes avec 3 mn d’avance sur celui de derrière. Ok, je ralentis la cadence et économise un peu de fuel.
+0,8, merde, ça remonte ! Et c’est là que tu reprends du poil de la bête et cherche à anéantir par la même occasion, le kiff de celui qui te voyait grossir dans son viseur !
27èmes à quelques tours de l’arrivée, je savais que je n’étais pas loin de celui qui me devançait. Allez Lili, un petit tirage de bourre en fin de course, ça libère un max d’endorphines ! Et bim, 26 !
Mais la cerise sur le gâteau, aura été de découvrir le chiffre 25 sur le panneautage. Pile-poil sur la ligne d’arrivée, j’ai chourré la place d’un équipage !
L’ARRIVEE
Et voilà, on l’a fait !
Il y a 5 mois on ne se connaissait même pas et ce 14 août, nous venons de terminer une course d’endurance au milieu de pilotes aguerris dans le Top 25 !
Au-delà d’une simple course, nous avons réussi à réunir nos valeurs communes et nos caractères trempés pour en faire une force indestructible. La passion, l’amitié et une grosse dose de bonne humeur, nous auront permis de nous surpasser et de croire en notre jeune Team, un peu « fou fou ».
Alors en 2017, le Team Kippax Girl’s pourrait bien remettre ça et surtout mettre le paquet !!!!!
Lil’Viber
Crédit photos : Valentinos Days, Hadi L’Etang, Lil’Viber
Merci à Andy Monaghan, boss du Kippax Racing Team, de nous avoir laissé porter les couleurs et le nom de son Team. Bon on a un peu féminisé le logo, mais on est restées très sages, juré !
Merci à nos hommes respectifs, toujours à nos côtés, de nous supporter au sens propre comme au sens figuré…
Merci à mon Thierry, qui aura commencé ce Championnat avec une mine un peu déconfite, mais qui l’aura terminé avec un grand sourire et une promesse accomplie de ma part : passer sous la barre des 1,30 !!!
Super reportage et belles photos. Ca fait envie !
Merci Sandrine, encore une expérience entre filles de dingue !!!!!! Et c’est pas fini !!! ;-)