Aller faire l’essai presse de la nouvelle BMW R nineT Scrambler en plein cœur de la Bavière durant 2 jours, c’est comme se faire prêter les fameuses godasses à semelle rouge, çà ne se refuse pas ! Alors du haut de mes 1,57 mètres, allais-je réussir à me dépatouiller de cette belle allemande qui pèse tout de même 220 kg à sec ?
Dans la gamme BMW, après avoir eu la chance de poser mon derche sur l’impressionnante BMW S1000 RR il y a quelques semaines sur le circuit de Spa Francorchamps, on change totalement de registre. Rouler sur un gabarit de moto tel que la R nineT Scrambler, qui plus est, sur des routes sinueuses de montagne, est pour moi une vraie découverte.
D’habitude, mon aire de jeu favorite est le circuit. Alors pour affronter les virolos de Garmish-Partenkirchen (à vos souhaits !), et slalomer entre les piétons, vélos planqués à chaque sortie de virage, et les quelques vaches squattant les bords de route, il faudra vraiment que je me sente en confiance sur cette bécane.
J’avoue avoir directement regardé la hauteur de selle sur la fiche technique, et les 820 mm m’ont tout de même un peu inquiétés sur le coup. Oh la vache (encore une !), elle est haute quand même la bête et, dans les montagnes entre l’Allemagne et l’Autriche où nous allons rider, je ne pense pas trouver beaucoup de trottoirs pour poser mes pieds…
Mais en fait, en grimpant sur la belle, mes deux pieds touchent le sol de chaque côté ! Selle haute… mais slim ! Bon, certes, sur le bout de la pointe du doigt de pieds, mais pas besoin d’être ballerine pour s’en sortir, juste un peu équilibriste.
Il m’aura fallu un peu de temps pour avoir en main cette moto… à l’arrêt.
Le poids se fait tout de même sentir, sur les manœuvres telles que les demi-tours dans un mouchoir de poche et les départs quand ta meule est béquillée sur une pente pleine de graviers !
La faute à qui ? La faute à une béquille très mal placée pour les petits gabarits. LE GROS point négatif de cette moto à mes yeux : trop loin, super difficile à choper avec mes petites gambettes ; même en effectuant un parfait crochetage du pied et, obligée de « shooter » dedans pour la pousser complètement vers l’avant. Bon, en même temps ça aurait pu être pire comme gros point négatif, genre « le moteur est tout naze » (ce qui est loin d’être le cas avec ce superbe bicylindre boxer) et je suis certaine que les ingénieurs de pointe de chez BMW sauront trouver une solution à cette problématique de troll ! Fort heureusement, le bon rayon de braquage et la position haute du guidon m’ont finalement bien aidé lors de quelques manœuvres périlleuses !
Souveraineté, sérénité, liberté font partie des adjectifs utilisés pour qualifier cette moto. Et je suis plutôt d’accord !
Pour les besoins de la « Scramblerisation », le guidon a été relevé et rapproché du pilote, les repose-pieds abaissés et reculés. Bilan de l’opération : tu te retrouves assise sur un trône ! Du coup, je me suis bien sentie souveraine, avec les fesses posées fièrement sur la superbe selle, le dos bien droit et les bras tendus en avant. Cette position m’a permis non seulement d’avoir le sentiment de prendre de la hauteur, mais surtout de ne ressentir aucune fatigue au fur et à mesure des kilomètres enquillés.
Vocation de la machine et réduction des coûts obligent, le Scrambler est équipé d’une suspension moins « sportive » que sur la R nineT dont elle est dérivée et, monté de jantes à bâtons (avec une jante avant de 19 pouces).
La fourche télescopique « à l’ancienne », avec les soufflets pour parfaire son look, est dénuée de tout réglage. L’amortisseur arrière permet quant à lui de jouer sur la détente.
L’ensemble donne une moto souple, au train avant moins précis.
Même si ce n’est pas du goût de tout le monde, moi j’ai kiffé le côté « trampoline » des suspensions sur les routes bosselées, certainement grâce à mon gabarit de crotte de mouche.
Associé aux touches rétros de cette moto, cela me renvoie à des souvenirs de jeunesse, lorsque je sautillais sur les éternels jeux à ressort des parcs pour enfants.
La sérénité est apparue dès les premières minutes au guidon de cette R nineT Scrambler. Première expérience pour moi sur une grosse bécane au milieu de routes de montagnes, mais aussi première expérience pour un essai presse officiel au milieu de très expérimentés journalistes de la presse moto. Et les mecs, ils rigolent pas ! À peine sortis du parc presse, les fous furieux partent comme des balles au même titre qu’un départ de course. Pas question de me laisser impressionner, je décide de suivre la cadence frénétique du groupe.
Du coup, la facilité de prise en main de cette moto m’a clairement impressionnée. Ce bicylindre possède un couple et une puissance suffisants, qui m’ont permis d’effectuer, en toute sécurité, les nombreux dépassements qu’il a fallu s’imposer pour suivre ce groupe de têtes brûlées. Les 110 ch sont là pour avoir suffisamment de patate sans pour autant que cela ne m’arrache mes petits bras. À bas régimes, même si le moteur manque un peu de pep’s, il reste linéaire : pas besoin de garder un filet de gaz ou de jouer de l’embrayage, et çà, c’est mon poignet gauche qui a kiffé !
Bien que nous ayons été « bridés » par les limitations de vitesse de cette région, très autoritaire sur la question, j’ai quand même pu ouvrir un peu, histoire de voir comment réagit la bête. A part les moucherons explosés sur mes lunettes, aucune violence n’émane de cette moto. La puissance est sagement délivrée tout en procurant de bonnes sensations et une débutante ne sera ainsi pas traumatisée par ce très cool 1170 cm3.
Libéréeeeeee, délivréeeeee, c’est décidé je m’en vais !
Tignasse au vent et truffe humant les odeurs de bois frais des montagnes, j’ai découvert ce sentiment de liberté que procure cette moto, lors des longs enchainements de virages ascendants et descendants au milieu de cette nature époustouflante. L’agilité de cette R nineT Scrambler dans ces innombrables virolos m’a plutôt bluffée. Malgré son gabarit et ses quelques kilos de trop, pas besoin de régime pour cette belle allemande. La mise sur l’angle est instantanée et j’avoue avoir regretté de ne pas avoir sorti les sliders pour aller frotter le genou dans certains virages en épingle. Oubliés les problèmes de béquilles et moments de solitudes pour les demi-tours, petite mais libre comme l’air j’étais donc sur cette belle bête !
Bon alors là, on arrive au truc de meuf, le look de la moto!
Ouh là là ! Panique des rédacteurs en chef : Lili elle va bavasser pendant des heures sur l’esthétique de la R nineT Scrambler, aux vues de sa garde-robe personnelle.
Comme j’adore le cuir, j’ai adoré sa selle en cuir couleur camel et surpiquée, mais encore plus sa ligne haute d’échappement Akrapovic, à deux silencieux, au « style mitraillette » et à la sonorité grave et vrombissante.
J’avoue que sa bouille néo-rétro est plutôt bien réussie, même si certaines options restent pour moi (et je pense beaucoup d’autres) indispensables à rajouter comme les roues à rayons croisés pour parfaire sa ligne redoutable. Le catalogue des options est à ce propos bien fourni afin de répondre aux désirs des clients (ce qui d’un point de vue marketing est bien joué !).
Au niveau de la couleur, pas le choix (dommage !). Elle n’est proposée que dans sa livrée grise « monolith metallic matt »… Oui même pas de rouge dispo mais je dois avouer que j’ai adoré cette teinte grise.
L’avantage avec ce Scrambler c’est qu’il est personnalisable à souhaits… En fonction des goûts et des envies de chacun, mais aussi du portefeuille !
Cette R nineT Scrambler est présentée par la marque BMW, comme une moto au caractère truculent, à l’esthétique virile et au charme primitif. J’ai trouvé pour ma part, que cette moto a tout pour charmer la gente féminine, même si les termes annoncés pourraient laisser penser le contraire.
La marque allemande n’essaierait-elle pas de nous faire de l’œil ?!
Mais nous les filles on sait lire entre les lignes, n’est-ce pas ? ;-)
Mes coups de cœur (les +) :
- Facilité de prise en main, avec ce qu’il faut de puissance sans se faire pipi dessus
- Maniabilité de la moto dans les routes sinueuses et en virages
- Position super confortable avec une posture plus droite que sur le roadster
- Repose-pied en acier à picots type cross et cale en caoutchouc qui assure un super grip à ta botte tout en absorbant les vibrations
- Belle gueule avec son réservoir en acier (en alu en option) et son beau petit cul grâce au monobras et à sa selle en cuir, surpiquée (de série) – selle dispo en mono ou biplace.
- Hauteur du pot et position des sorties d’échappements qui font que tu ne te brûles pas les gambettes même avec une petite taille
- La sonorité rocailleuse de ce superbe bicylindre Boxer
Mes coups de bouille (les -) :
- La béquille latérale, à revoir absolument, trop casse gueule pour les modèles réduits tels que moi
- Pas de jauge d’essence ou de témoin de réserve (le coup de la panne assurée !)
- Pneu avant en 19 pouces qui enlève de l’agilité à l’avant
- Un peu creuse à bas régime
- Equipement de série un peu light (ex : disparition des jantes à rayons pourtant typiques du Scrambler mais présentes en option), pour faire baisser le prix de 1500 € par rapport à la R nineT classique.
A conseiller pour les meufs : OUI
Taille : à partir d’1,57 mètres (comme moi quoi), mais avec tout de même quelques précautions à prendre au départ pour se familiariser avec la hauteur et le poids à l’arrêt
Expérience : débutante confirmée (ça reste un beau bébé)
Usages : à l’aise aussi bien en ville qu’en pleine campagne, cette moto est surtout faite pour enquiller de belles routes sinueuses, des virolos de montagnes, des chemins bosselés et gravillonnés (mais pas trop quand même, ou alors tu investis dans le pneu tout terrain en option)
Plaisir : « easy » de prise en main, cette R nineT Scrambler permettra de se la péter sur une « grosse moto », sans pour autant serrer les fesses à chaque virages ou accélérations ;-)
Lil’Viber ;-)
Crédit photos : BMW, Lil’Viber
Merci à BMW pour cet essai dans une région « sublissime ». Merci à Moto Mag pour leur confiance dans la réalisation de cet essai.
Retrouvez également les autres articles de l’essai de cette BMW Scrambler sur le numéro de Moto Mag du mois d’août et sur :
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c’est magnifique
Bonjour Miguel, merci, j’ai reçu votre mail, je prends le temps de vous répondre à mon retour de vacances de noël ;-) bonnes fêtes à vous en attendant ;-)